Hack’n’Switch
Après plus de 6 mois d’intenses recherches, une équipe de hackers composée de « Naehrwert », « Pluuto » et « derrek » est parvenue à faire tomber les défenses de la Nintendo Switch. La porte est ainsi ouverte à l’exécution de jeux externes tout comme il est possible de le faire sur les précédentes plateformes de la marque nippone que sont la Wii et la Wii U avec Homebrew.

Une faille comique
C’est à l’occasion de la conférence 34C3 du Chaos Computer Club se déroulant en Allemagne et dont le thème principal est le piratage, que les 3 hackers ont dévoilé le résultat de leur trouvaille. Pour pirater la Switch, ils ont commencé par opérer un « glitching setup », technique qui consiste à créer des variations du flux électrique lors du démarrage système. Ainsi, en perturbant certaines vérifications cryptographiques de sécurité, ils ont pu récupérer les clés de chiffrement. Par la suite, en analysant avec minutie le code de la console, ils ont élaboré une méthode pour accéder au kernel, nom anglais pour désigner le noyau de l’appareil.
La technique pour parvenir à hacker la Switch s’appuie en grande partie sur une faille venant des drivers du processeur graphique Tigra X1 conçue par NVIDIA. Comble de l’ironie, cette « backdoor » est documentée dans les spécifications techniques ultra-détaillées du composant disponible gratuitement sur la toile. Les hackers se sont d’ailleurs fendus d’un « Merci NVIDIA ! » lors de la conférence déclenchant des rires dans l’audience. Une librairie du projet « Switchbrew » a été publiée sur GitHuB et devrait permettre de jouer à d’anciens jeux. Cette version Switch du célèbre Homebrew n’est pas encore parfaite puisqu’il manque le support audio et l’accélérateur de GPU. Un lanceur dédié est en développement pour faciliter l’utilisation de cette forme de « jailbreak ». Seule condition, le firmware de la console doit rester sur la version 3.0.

Hack et conséquences
Bien que la boîte de pandore soit ouverte, le constructeur et éditeur japonais devrait réagir rapidement à cette nouvelle incursion dans les entrailles de ses créations. Plusieurs éléments devraient freiner l’adoption rapide de cette solution par les consommateurs. Premièrement, pour rester sur cette version du firmware, il va falloir éviter les mises à jour et donc rester hors-ligne. Sachant que les jeux sont désormais étroitement liés avec internet, il sera difficile de résister à la tentation d’une partie en coop, des modes multi-joueurs, du catalogue de jeux dématérialisés ou encore des derniers DLC.